La santé en Côte d’Ivoire, en voie de guérison

La santé en Côte d’Ivoire, en voie de guérison

La santé en Côte d’Ivoire, en voie de guérison

Avec le ratio d’un médecin pour 6 000 habitants, la Côte d’Ivoire engage de nombreux chantiers sanitaires afin d’améliorer son système de santé publique.

Des bas salaires, en passant par l’inégalité de l’accès aux soins, la vétusté des établissements ou le paludisme, la santé des ivoiriens pourtant en nette amélioration, se heurte encore à des problématiques tant structurelles que sociétales. Construits entre les années 60 et 80, la plupart des hôpitaux publics et établissements de santé ivoiriens ne sont plus en phase avec la demande. Loin des grandes villes, les populations n’ont pas toujours accès à des spécialités médicales comme la radiothérapie ou l’obstétrique et le manque de véhicules pour transporter le sang, les médicaments ou les malades entrave la réussite des soins. Enfin, l’espace consacré à l’accueil des familles venues soutenir leurs proches est souvent insuffisant, voire saturé.

Certaines mesures engagées ont cependant déjà produit des effets positifs. Grâce à l’effort national de lutte contre le paludisme, une des premières causes de consultation en Côte d’Ivoire, la maladie a reculé. Alors qu’elle occupait en 2010 le 5ème rang des quinze pays les plus fortement touchés par la pandémie, la Côte d’Ivoire se place aujourd’hui au 12ème rang. Le gouvernement a, par ailleurs, construit une centaine d’établissements sanitaires de premier contact, débloqué le salaire des médecins, embauché plus de 10 000 professionnels de santé, tout en mettant en place la gratuité ciblée. Enfin, le ministre de la santé a récemment annoncé la possibilité de recourir aux drones pour le transport en urgence de médicaments et de sang.

Dans les plantations

Principale source d’emplois, l’agriculture ivoirienne et les activités agro-alimentaires concernent 60% de la population active. Un aspect essentiel dont la Compagnie Fruitière a su tenir compte, dès le début des années 2000. Dans le cadre de sa politique de Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE), le groupe a ainsi instauré au sein de ses filières SCB (Société de Culture Bananière) l’accès aux soins et à l’eau potable pour tous les employés des plantations, leurs familles et les riverains. Des campagnes de vaccination et d’information, des programmes de prévention et de traitement contre le Sida et l’onchocercose ont été lancées. Des dispensaires et maternités ainsi qu’une mutuelle de santé ont été créés. Enfin, deux hôpitaux dont un situé au Cameroun et un autre en Côte d’Ivoire ont vu le jour entre 1998 et 2012, grâce au Fonds de Dotation Compagnie Fruitière et l’Ordre de Malte.

Un nouvel hôpital idéalement situé

Inspiré de l’hôpital Saint-Jean de Malte érigé en 1998, à Njombe au Cameroun, l’hôpital Saint-Jean Baptiste de Côte d’Ivoire est situé dans le village de Bodo et aura bientôt une capacité de 100 lits, ouverts à tous. Concentrant ses efforts autour du pôle mère-enfant, l’établissement a vu naître 550 bébés en 2017. Dans un pays où le taux de mortalité des femmes à l’accouchement reste élevé (614 décès pour 100 000 ) et où la mortalité infantile avant l’âge de 5 ans atteint encore 9%, la mission du personnel dépasse largement le cadre des consultations et celui du suivi obstétrique. Sages-femmes, infirmiers et gynécologues transmettent les bonnes pratiques liées à la santé de la mère et de l’enfant, s’associant ainsi à la vaste campagne de sensibilisation du pays. À l’hôpital Saint-Jean Baptiste, les patientes sont informées sur l’utilité des consultations prénatales, l’importance de la vaccination complète des enfants avant l’âge d’un an, l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide, et sur les bienfaits de l’allaitement maternel durant les six premiers mois de vie de l’enfant.

Stratégiquement établi sur l’axe routier reliant Yamossoukro à Abidjan, l’hôpital prend en charge un grand nombre d’accidentés de la circulation, grâce notamment à son service d’urgence et à sa pharmacie ouverte sans interruption. Auparavant, les victimes devaient se rendre aux urgences du CHU d’Abidjan, à deux heures de route de Bodo. Doté d’un bloc opératoire et de divers pôles dispensant des soins en chirurgie, médecine générale, pédiatrie, gynéco-obstétrique et en médecine d’urgence, l’hôpital emploie aujourd’hui plus de 110 personnes. Chaque jour, ces employés dévoués s’efforcent d’étendre l’accès aux soins des plus démunis, tout en améliorant le quotidien du personnel dédié aux plantations.